« La France est devenue l’homme malade de l’Europe. Elle est aujourd’hui le seul pays d’Europe avec une majorité politique poutiniste (RN+Reconq+LFI+ fraction de LR + micropartis souverainistes), et ce, en temps de guerre. Nous avions oublié que ce n’est pas nouveau: nous n’avons pas besoin de sondages pour savoir que la majorité vichyste était immense et se rappeler que le PCF était aux ordres de Staline y compris pendant le Pacte germano-soviétique. Dans un premier temps, de Gaulle a jeté souverainement le voile de l’oubli, mettant un terme à une guerre civile qui aura fait plus de 10.000 victimes. Puis la IV République est venue avec son règne de la Combinazione. Le même de Gaulle y a mis un terme, par un régime bonapartiste qui fournissait au pays une gouvernabilité aussi grande que le système britannique avec son PM tout puissant. De Gaulle a été chassé par l’électorat, alors qu’il proposait la régionalisation dont l’absence est un des maux les plus profonds. Son régime a été progressivement démocratisé par une succession de mesures, et par la possibilité de cohabitation. Mais, ce n’était pas assez pour guérir un pays dont la plupart des maux remontent à Louis XIV ce roi monstrueux qui s’est placé au-dessus des lois, a installé les États westphaliens par désespoir de constituer un empire français sur l’Europe, qui a chassé ceux dont il a fait ensuite la fortune une fois qu’ils étaient devenus étrangers (les protestants fournisseurs de Versailles), a élevé la taxation au rang de première divinité civile, écrasé les régions, et transformé l’économie en régie pour l’État d’une manière qui structure encore l’économie aujourd’hui (travaux publics, transports , canons, et parfums etc). Depuis cette date, et depuis la Révolution dont Tocqueville nous a montré combien elle reprenait les institutions de l’Ancien régime en les renforçant, le pays est en déclin constant et à peu près sans exception sur plus de trois siècles. Ce pays qui attend tout de l’État est confronté désormais au déficit de l’État le plus important et le plus long depuis Louis XVI. Chaque matin, la France importe davantage que la veille. Les investissements qui s’y font sont tous subventionnés. Une paix sociale très précaire est achetée au prix des transferts sociaux les plus élevés de la Planète. Les partis les plus opposés ont un slogan commun : pouvoir d’achat. Les libéraux produisent à l’étranger, la gauche radicale ne veut plus produire, la gauche modérée veut plus d’Etat et plus de services publics qu’elle ne saurait financer autrement que par une élévation de la taxation la plus élevée du monde. L’extrême droite n’a pas la moindre notion de comment produire, mais veut chasser les immigrés indispensables à la production. La plupart sont nationalistes et souverainistes, avec l’idée de défendre ainsi un pays malade qui dépend de l’étranger pour sa défense et la subvention de son agriculture. Un concours Lépine de droit constitutionnel s’est ouvert. On réclame la proportionnelle qui a amené Netanyahou au pouvoir et qui est le trait de l’Italie, pays dont la constitution a été savamment structurée pour le rendre ingouvernable, et qui favorise structurellement les extrêmes au lieu du contraire puisqu’ils sont nécessaires à toute majorité et imposent leurs conditions dans la cuisine électorale. On cloue au pilori un Président qui dissout parce qu’il constate à la sortie des urnes ne plus avoir de majorité possible, mais peut encore modérer un moment les extrémistes qui dominent des deux cotés chez les électeurs dans le cadre d’une cohabitation. Ceux qui lui font grief de n’avoir pas dissout devant les GJ factieux, l’accusent de dissoudre devant des résultats électoraux, au motif qu’il en serait à lui seul l’origine. Chacun l’accuse d’être la cause de l’extrémisme de l’autre bord, comme s’il n’avait jamais eu un tel pouvoir magique, et comme si chacun des bords regorgeait de candidats éclairés. Deux partis fascisants, diamétralement opposés, mais semblables, s’arrachent les accords électoraux avec plus modérés qu’eux. On apprend que les mieux intentionnés sont contraints d’y céder. Ce pays, devenu un nain international, dont la maladie est désormais incapable de changer en quoique ce soit les équilibres du continent, va faire l’objet d’un cordon sanitaire politique de la part de ses voisins. Français, accusez-vous vous-mêmes avant d’accuser quiconque ! Régions, sortez-vous vous-même de ce carcan et fédérez-vous dans un cadre élargi. Électeurs et Partis, contemplez votre miroir ! »

Jean-Louis Vullierme sur Facebook